Pourquoi l’eau d’Yverdon-les-Bains a-t-elle un fort goût de terroir en ce moment ?

Suite aux inondations du mois de juillet, le service des Energies de la Ville d’Yverdon-les-Bains, en charge de la distribution de l’eau s’est fortement mobilisé pour garantir aux yverdonnoises et aux yverdonnois une eau de qualité, même si les éléments naturels qui se sont déchaînés et enchaînés ces dernières semaines (records de pluviométrie, inondations records) ont fait passer quelques nuits blanches aux professionnels de la région.

Petit rappel sur l’approvisionnement en eau de la Région et de la Ville :

La région du Nord-Vaudois, spécialement la Ville d’Yverdon-les-Bains, est alimentée en eau par plusieurs ressources. Les deux plus importantes sont les puits d’Onnens, et la source du Cossaux située au pied du Mont de Chamblon. Durant les périodes pluviométriques normales, la source du Cossaux couvre le tiers de notre consommation, le reste est assuré par les puits d’Onnens. Ces puits sont propriété et gérés par l’association à but multiples des Communes de la Région de Grandson (ACRG).) Lors de précipitations importantes, il arrive que la source du Cossaux ne soit plus exploitable, l’eau du massif du Jura(calcaire poreux) comprenant en période de fortes précipitations de trop nombreuses impuretés (minérales et végétales).

Les fortes pluies de juillet et la crue du lac de Neuchâtel ont perturbé l’approvisionnement en eau de la Région :

Le mois de juillet dernier, la montée des eaux du lac a provoqué des modifications des écoulements des eaux en sous-sol :

• La  source du Cossaux a été suspendue durant 6 jours début août.
• Sur les puits d’Onnens, nous avons constaté une augmentation de la concentration de matière organique (restes microscopiques de matières végétales)

Dans le cadre de notre suivi qualité des eaux distribuées, nous mesurons la concentration de matière organique en continu par photométrie. Dès que la concentration dépasse certaines normes, pour éviter les développements bactériens, le service renforce la chloration de l’eau. Ce travail est effectué par l’ensemble des fontainiers responsables des eaux de consommation, il est pour Yverdon effectuée en 2 endroits situés à Bellerive (sous le Château de Grandson) et également par les professionnels de l’ACRG  à la sortie de l’eau des puits d’Onnens. Ces mesures de précautions sont prises pour éviter une prolifération de bactéries qui adorent la matière organique, leur nutriment préféré. Pour garantir une qualité d’eau potable, durant la période des inondations, nous avons augmenté le nombre et la fréquences des analyses bactériologiques de l’eau, avec des prélèvements quotidiens dans tous les quartiers de la Ville, l’eau est également goûtée afin que les critères olfactifs soient également respectées. Le résultat ?  Après 3 semaines de décrue du lac, nous constatons avec soulagement et satisfaction que les mesures de correction de qualité ont porté leurs fruits.

Aucune pollution bactériologique de l’eau sur Yverdon-les-Bains n’a été enregistrée.

Quel est le goût de l’eau actuellement ?

Le chlore, en réagissant avec une variété de composés organiques, produit des molécules très odorantes. C’est pour cela que vous avez peut-être remarqué un goût ou une odeur qu’on peut décrire comme « terreuse » ou « végétale ». Ce n’est pas l’odeur « du chlore », mais des résultats de la réaction du chlore avec ces restes de matière végétale.

Comment éviter ce goût ‘’terreux’’ ?

Aérer l’eau en la laissant reposer dans une carafe pour 20-30 minutes avant de la consommer permet de réduire cette odeur peu appétissante

Puis-je boire l’eau de la Ville sans risque ?

Oui , sans aucun problème, d’un point de vue bactériologique et chimique, le suivi continuel de la qualité de l’eau d’Yverrdon-les-Bains permet d’assurer que l’eau distribuée ne représente aucun risque pour la santé. Le taux de chlore libre sur le réseau est maintenu en dessous des limites légales (max 0.1 mg/l). La concentration de matière organique dans l’eau est également en deçà des limites légales.

Quand le goût de l’eau reviendra-t-il à la normale ?

Le problème se résorbera ces prochaines semaines, l’objectif de début septembre serait réaliste, mais il est difficile de prévoir la date exacte du retour à la normale du goût et de l’odeur.

Le niveau du lac a établi un record en juillet 2021. Nous n’avons de mémoire de professionnels en charge des eaux (30 ans) jamais vécu de période analogue. Le  rééquilibrage naturel des approvisionnements de notre réseau s’effectuera sur une période de 3 à 4 semaines, nous incitant  à la patience et l’humilité devant les phénomènes naturels.

 

Pour toute information complémentaire, contactez :

M. Benoist Guillard, Municipal des Energies, 024 423 65 70

M. Enrico Riboni, chef de la section eau au 024 423 65 40